C’est une vieille expression, colorée comme j’aime. Fourbir, en vieux français, cela signifie astiquer, nettoyer, et plus précisément : frotter le métal pour le rendre clair. Fourbir ses armes, c’est le travail du soldat alors que la guerre n’est pas encore déclarée. Il est chez lui, je l’imagine sur le seuil de sa maison, pensif. Il a pris son chiffon, il démonte son arquebuse, traque le grain de poussière, fait briller chacune des pièces, avant de remonter l’arme, de la graisser, de l’envelopper dans une toile qui la protégera de la rouille et de la remettre en sécurité. C’est un travail de préparation, concret, mais aussi bien psychologique, sans doute. C’est comme un mantra, ce geste de frotter. Dans cette activité répétitive, on met les choses au net, au propre, dans sa tête aussi. Le geste coupe la réflexion, et peut-être atténue l’anxiété d’avoir un jour à retourner sur le champ de bataille. C’est aussi le moment où l’on crée avec son outil (l’arme, donc, pour le guerrier) une familiarité, presque une intimité. Parce que l’on sait qu’il pourra venir un moment où il nous sera précieux, et que peut-être on lui devra la vie, dans certaines circonstances qui pourraient advenir.
Fourbir ses armes
Fourbir ses armes
Fourbir ses armes
C’est une vieille expression, colorée comme j’aime. Fourbir, en vieux français, cela signifie astiquer, nettoyer, et plus précisément : frotter le métal pour le rendre clair. Fourbir ses armes, c’est le travail du soldat alors que la guerre n’est pas encore déclarée. Il est chez lui, je l’imagine sur le seuil de sa maison, pensif. Il a pris son chiffon, il démonte son arquebuse, traque le grain de poussière, fait briller chacune des pièces, avant de remonter l’arme, de la graisser, de l’envelopper dans une toile qui la protégera de la rouille et de la remettre en sécurité. C’est un travail de préparation, concret, mais aussi bien psychologique, sans doute. C’est comme un mantra, ce geste de frotter. Dans cette activité répétitive, on met les choses au net, au propre, dans sa tête aussi. Le geste coupe la réflexion, et peut-être atténue l’anxiété d’avoir un jour à retourner sur le champ de bataille. C’est aussi le moment où l’on crée avec son outil (l’arme, donc, pour le guerrier) une familiarité, presque une intimité. Parce que l’on sait qu’il pourra venir un moment où il nous sera précieux, et que peut-être on lui devra la vie, dans certaines circonstances qui pourraient advenir.