Dystopie, ou "dystopathie" ?
Cette étrange impression, depuis quelques temps, de vivre dans un épisode de science-fiction, qui serait la réalité.
Je me souviens avoir eu cette impression très forte, il y a longtemps, devant les images des tours jumelles, multipliées et répétées à l'infini sur tous les écrans, un certain 11 septembre. C’était comme si un bug avait troué le réel. Soudain le monde paraissait autre, comme si la fiction d’un film-catastrophe s'était substituée à celui que nous connaissions.
"Dystopie" est un mot que l'on entend beaucoup, et sans doute pas par hasard. En voici une définition possible :
"au contraire de l'utopie, la dystopie fait le récit d'une société imaginaire difficile ou impossible à vivre, pleine de défauts, et dont le modèle ne doit pas être imité."
Donc, en cette fin d'octobre, en tee-shirt, on attend la pluie après un été de tous les records. Les arbustes dans les jardins se croient au printemps, ils sont en train de faire des fleurs, et sont visités par des frelons asiatiques (il n'y a plus d'abeilles). On voit sur BFM les prémisses d'une guerre de l'eau, qui s'amorce, ici, en France, autour de rivières à sec et de nappes qui ne se rechargent pas. L'Ukraine est sous les bombes russes qui privent d'eau, d'électricité et de chaleur, la population à l'approche de l'hiver. Le président français, un ancien banquier, annonce qu'il faut planter un milliard d'arbres. Demain il dira autre chose, ou se plaindra des Amish, tandis que la France rétablit l'usage du glyphosate et continue de subventionner à fond les énergies fossiles. Les glaciers fondent, et les montagnes recouvertes de neige artificielle s'effritent. Les scientifiques ne s'expliquent pas bien pourquoi tant de méthane inflammable dans l'atmosphère. Des gamins paniqués jettent de la sauce tomate sur des vitres, dans des musées, et racontent ça sur Twitter, désormais propriété d'un écocidaire adepte du free speech. L'aviation ne s'est jamais aussi bien portée, et j'entends quelqu'un se réjouir du pic de traffic en démarrant son SUV.
Ce serait quoi une dystopie qui se passe dans la réalité réelle ?
Une dystopathie ?
Quelque chose insiste, en tout cas. Insiste, et nous rappelle qu’il ne tient qu’à nous d’écrire un autre scénario, et de faire un rêve plus gai que celui d’une Terre inhabitable.
Bonne journée !
Ah, le changement... si quelqu‘un trouve la formule pour initier la mise en projet des gens, je fais breveter :-) ! Est ce que la dynamique de groupe, ou plus joliment dit par Marc l egregore , pourraient y parvenir, essayons!
Bien vu… même sensation. Je constate que les solutions données par les instances dirigeantes tentent de noyer la réalité, celle qu’il n’est pas question de changer ce qui nourrit le pouvoir de ceux qui tiennent les bourses du pouvoir et par voie de conséquence on nous propose des solutions qui ne règlent pas les causes réelles… c’est tout le principe de la dystopie : les effets de la folie du deni.
Le réveil de la force se fait attendre 😉