Deux lois de l'attention à appliquer sans modération

La manière dont nous dirigeons notre attention détermine notre vision de l'existence. Eh oui, rien que ça ! Alors testez ces deux exercices.

Puis-je vous suggérer aujourd’hui de tester deux « règles attentionnelles » ?

Vous les connaissez certainement, mais, comme on dit, la pédagogie c’est la répétition, et il faut toujours quelqu’un pour nous redire des choses que nous savons, mais que nous avons oublié que nous savons. En tout cas, pour ma part, je fonctionne comme ça. Mais je n’insiste pas, vous m’avez compris.

Donc, première règle : Prêtez attention à ce à quoi vous êtes attentif

Non, ce n’est pas n’importe quoi ! Il s’agit d’observer où se porte automatiquement votre attention. Nous disposons d’une capacité d’attention limitée. Notre esprit établit des priorités. Il regarde ce qui lui paraît important. Ou tout simplement ce qu’il a l’habitude de noter. Par exemple quand vous rencontrez quelqu’un, à quoi êtes-vous particulièrement attentif ? À son apparence vestimentaire ou physique, à ses gestes, sa voix, son importance sociale, le lieu où vous êtes, ou bien peut-être à vos propres sensations en sa présence, à une rêverie d’autre chose, etc ? Bref, à quoi est-ce que j’emploie mon temps de cerveau disponible, concrètement, en situation ?

En fait, c’est toujours un choix que nous faisons. Or si je mets une certaine partie du monde dans la lumière, j’en laisse autant (ou plus) dans l’ombre. Regarder à quoi l’on est attentif est très instructif. Cette prise de conscience donne la chance de mieux comprendre les automatismes de pilotage inconscient par lesquels on mène sa vie. Mais c’est beaucoup plus que cela : puisque la manière dont je dirige mon attention détermine ma vision du monde, cela veut dire que je peux, en changeant ce à quoi je décide d’être attentif, de changer de monde. (Je n’ai pas dit changer le monde, vous noterez, mais je crois que l’un mène à l’autre.) (Deuxième parenthèse : vous noterez aussi que le développement de cette flexibilité attentionnelle est le principe au coeur de l’hypnose — et si le sujet vous intéresse, je vous signale que mon livre est toujours disponible 😉)

Deuxième règle : Soyez curieuse des choses qui vous ennuient profondément

Un auteur ajoute que c’est la manière d’obtenir “un grand retour sur investissement”. Eh oui. Encore une affaire d’attention, cette fois volontairement dirigée vers ce qui, a priori, ne nous intéresse pas du tout. Quand on produit un travail par exemple, il y a des chances qu’on fasse toujours le même type d’erreur, qui correspond à ce qui nous ennuie et que l’on néglige. Donc c’est un moyen de corriger cela. Mais cela va bien plus loin. Si les sciences dures m’ennuient, parce que j’étais nul en physique au lycée, et que depuis je n’ouvre jamais le moindre ouvrage de vulgarisation, je vais me plonger (ce serait ma suggestion) sans Théorème vivant, le fascinant “roman” de Cédric Villani sur les mathématiques de haut vol. Il y a des chance que cela m’ouvre les chakras sur un univers insoupçonné.

Ne nous laissons pas persuader que certains sujets ne sont pas pour nous. Souvent nous nous sommes détournés parce qu’à un moment dans notre histoire, pour une raison ou une autre, on en a été dégoûtés. Mais peut-être serait-ce différent aujourd’hui ? Et si on goûtait à nouveau, ne serait-ce que pour voir ? Parfois le goût change. En appliquant cette règle, je vous garantis que vous allez faire quelque belle découverte. Et c’est tout le mal ce que je vous souhaite !